RÉSUMÉ
Les filles et leurs mères subviennent aux besoins de leur famille en travaillant gratuitement. A cette gratuité, s’ajoute la répartition inégale du travail qui se fait souvent au détriment de leur éducation, d’un travail salarié, d’une activité récréative ou lucrative. Cette étude a évalué les femmes entrepreneurs dans les mangroves du site RAMSAR 1017 au Bénin sur les soins non rémunérés, les solutions de garde d’enfants et l’évolution des normes en matière de travail domestique, et a identifié les facteurs qui les influencent. Les données primaires ont été collectées auprès de 300 ménages, dans 10 villages/quartiers, sélectionnés de façon aléatoire dans la commune de Ouidah, zone d’intervention du projet SEWomen. L’Analyse Factorielle des Données Mixtes (AFDM), la Classification Hiérarchique Ascendante (CAH), l’Analyse Factorielle des Correspondances simples (AFC), les régressions linéaire multiple, logistique fractionnelle, de Tobit et Logit binaire ont été utilisées pour l’analyse des données. Quatre types de ménages ont été observé a savoir: le ménage de type 1 caractérisé par 97,10% des femmes ayant un revenu s’élevant en moyenne à 29630,43 F CFA par mois. Le ménage de type 2 avec 58,82% de femmes instruites et 41,17% menant une activité de transformation de sel. Le ménage de type 3 dont 98,18% de femmes active menant plusieurs activités génératrices de revenus. Le ménage de type 4, dont moins de 5% des femmes mènent plusieurs activités génératrices de revenus. En matière de soins non rémunérés, la cuisine et le nettoyage de la maison sont des activités importantes pour les ménages de types 1 et 4, alors que la lessive est plus importante pour le ménage de type 2. Il faut noter qu’en moyenne 5% des enquêtés du ménage 4 rémunèrent les personnes chargées d’exécuter les travaux de soins dans leur ménage. Dans les ménages de type 2 et 4, 13,33% et 11,76 % des enquêtés respectivement pensent que les travaux de soins effectués dans les ménages devraient être rémunérés. Il existe une différence significative (p<0.05) entre les ménages en matière de la rémunération des travaux de soins. Les ménages dans leur ensemble, sollicitent très peu les services de garde d’enfants ou d’adultes. Les quelques ménages qui le font demandent l’aide des membres de leurs familles, des ménages voisins mais aussi de la belle-famille. Les activités de transformation (poisson et crevette) et de production du sel ainsi que les travaux champêtres constituent les principales raisons qui poussent les ménages à demander la garde d’enfants. La garde d’adulte n’est sollicitée par les ménages de type 1 que lors des cérémonies. Les résultats de la régression montrent que le temps consacré par la femme aux travaux ménagers diminue dans les ménages 1, 3 et 4 avec une augmentation du nombre d’adultes. Il diminue dans l’ensemble des ménages avec une augmentation du degré de couverture des besoins et avec l’âge de la femme du ménage. Ce temps augmente avec l’âge du chef du ménage dans le ménage 2 et 3. Dans le ménage de type 3 et 4, le temps des travaux ménagers exécuté par les hommes augmente respectivement avec le revenu de la femme du ménage et l’utilisation des appareils ménagers. Une augmentation de l’âge du chef de ménage dans l’ensemble des ménages, diminue ce temps. La ségrégation de la répartition des travaux ménagers, dans l’ensemble des ménages, augmente avec l’âge du chef de ménage et si le ménage est dirigé par un homme. Le ratio du nombre de femmes engagées dans les travaux ménagers par rapport à la taille du ménage diminuent si le chef de ménage est un homme et que le degré de couverture des besoins du ménage augmente. La décision de confier la garde d’enfants diminue avec l’âge du chef de ménage.
Mots clés : garde d’enfants, normes sociales, mangroves, ménage, régression, soins non rémunérés